CRITIQUE DE
LA SOCIOLOGIE
Une jeune
science qui se cherche
J’estime que les critiques de certains anarchistes
comme Max Stirner sont abusives et infondées. La sociologie ne conspire pas
contre la liberté individuelle, même si des économistes comme Marx et les
néolibéraux le font, de toute façon aucune théorie n’a de prise sur un être
libre. Les sociologues sont seulement dans l’aveuglement de ne pas voir le
facteur individuel dans les phénomènes qu’ils constatent et étudient.
La sociologie est la
science des relations entre êtres humains, deux humains forment un groupe
sociologique, un humain participe ou non à de multiples groupes sociologiques,
volontairement ou non, consciemment ou non, dans la mesure ou il maitrise ou
non son mental et ses aliénations, donc ses interactions interindividuelles ou
sociales. La sociologie étudie les convergences et les divergences des comportements
humains participant à ces groupes relativement à des comportements
statistiquement majoritaires, ainsi que les émergences des désordres et des
conflits créant une problématique sociale, leurs causes et leurs traitements.
L’homme n’est pas une autre race de fourmis, il n’est pas bio déterminé
socialement, ce n’est pas un être social, mais un être devenu social par
obligation, pour survivre, se nourrir et se reproduire. Et même, remarquons que
parmi les cellules qui constituent le corps humain, il y a des cancéreuses qui
n’obéissent plus aux règles collectives, donc la normalité n’existe même pas en
biologie. On ne peut pas aborder les êtres humains sans considérer leur diversité psychologique. Les relations
sociales résultent de causes intimes confrontées à des contraintes extérieures
que les hommes exploitent de leur mieux ou de leur pire. En l’oubliant, la sociologie
ne fait qu’étudier les pathologies et les aliénations dominantes, comme les
psychanalystes ne font qu’étudier les rêves des névrosés et autres malades
mentaux, et ne peut en tirer raisonnablement aucune conclusion collective, même
si cela va à l’encontre des objectifs de ses présupposés concernant la nature
humaine.
Emile Durkheim
et sa théorie du holon préexistant à l’individu et le gouvernant a inventé un
fantasme. Nous ne pouvons définir scientifiquement de conscience collective
extra individuelle, sinon en faisant appel à des notions mystiques d’égrégores,
de mémoires collectives et de plans
spirituels inconnus. Il n’y a que des influences de dominants et leur culture
sur des dominés qu’ils soumettent à leur profit.
Max Weber est plus raisonnable en affirmant que chaque individu
est un atome social, plus ou moins aliéné culturellement, socialement,
économiquement, politiquement et linguistiquement. Donc plus ou moins normé ou
divergeant. Chacun agissant à son niveau d’intelligence sociale et à son niveau
d’évolution ou de raffinement mental, selon ses intérêts, ses pathologies, ses besoins et ses objectifs qui peuvent rester strictement
personnels ou se gonfler d’ambitions et d’avidités sociales paranoïaques, comme
en témoignent les pires et les plus sanglants despotes de l’histoire de
l’humanité.
Les relations entre hommes ne sont soumises à aucun
déterminisme préexistant, mais sont le jeu des altérités, des convergences et
des divergences des structures de leur psyché, qui sont fortes et se
reproduisent de générations en générations dans les sociétés primitives ou
archaïques, et faibles dans les sociétés
modernes plus complexes, en rupture avec les traditions religieuses et sociales
qu’elles ont submergées, rendant d’autant plus difficile et aléatoire
l’adaptation sociale des moins habiles et des moins cultivés. D'où le problème
de l’éducation : doit-elle former des serviteurs de la forme économique
dominante ou des hommes qui savent penser comme il faut, libres de toute
aliénation, pour leur bien-être, sans autre considération, sans aucune velléité
à vouloir faire perdurer les structures sociales existantes.